Propos recueillis par Mahdi AKANOUR
Tomobila.ma
Née à El Jadida en 1978, malgré le virus du sport automobile attrapé à l’âge de cinq printemps, lorsqu’elle a vu son papa sophistiquer sa voiture pour participer au gymkhana annuel d’El Jadida dans les années 80, Hind puisqu’il s’agit d’elle, a commencé un peu tard le sport automobile ! Et pour cause, c’est triste à dire, il n’existe plus de club automobile dans la capitale des Doukkala… Aussi, il a fallu à Hind attendre une décennie pour devenir une pilote de charme du club Casablancais l’association maghrébine de sport automobile ! C’est lors du circuit de Noucaeur (2018) que nous l’avons contactée pour un éventuel entretien mais cette dernière était appelée à rentrer d’urgence sur El Jadida … elle a eu le tact de nous appeler pour prendre un café chez ses parents à El Jadida et, chemin faisant, parler sport automobile.
Entretien :
« Tomobila.ma » : Comme promis, vous nous avez contacté, c’est gentil de votre part !
Hind Abatorab : « C’est à moi de remercier par votre biais « Tomobila.ma » qui encourage les sportifs à s’exprimer ».
Tomobila.ma : Comment avez-vous opté pour un sport d’homme ?
Hind Abatorab : « Tout simplement, j’allais dire le plus naturellement du monde parce que mon père vouait un culte aux sports mécaniques. A la tête d’une auto-école, il a formé plusieurs pilotes professionnels, lui-même peaufinait sa voiture pour participer au gymkhana annuel d’El Jadida où toute petite j’adorais le voir faire l’exercice du pont ! Etant proche de mon père, comme lui, j’aime le monde du sport automobile…et c’est ainsi que très jeune j’ai rêvé de devenir pilote ! »
Tomobila.ma : Peut-on dire que le rêve est exaucé ?
Hind Abatorab. : (grand sourire) « Je pense que ça va faire plus de dix ans que je participe dans les circuits fermés de course d’automobile ».
Tomobila.ma : Alors contente de vous?
Hind Abatorab : « Trés contente car je suis sur la bonne voie, puisque dernièrement je suis la seule pilote femme arabe africaine qui a eu le championnat nationnal.
Tomobila.ma. : Dites-moi, à part votre papa, qui vous a motivé à pratiquer ce sport de « mecs ».
Hind Abatorab. : « Sans hésiter c’est Saïda Ibrahimi, l’ex pilote marocaine, et l’actuelle présidente de l’association maghrébine de sport automobile qui m’a poussée à exaucer mon rêve d’enfance… devenir pilote automobile professionnelle et concourir ».
Tomobila.ma : Est-elle la seule ?
Hind Abatorab. : « Bien entendu, il y a aussi le soutien de mon père et les encouragements de mon mari et mes enfants ».
Tomobila.ma : Votre challenge s’arrête-t-il au podium ?
Hind Abatorab : « Non pas du tout, mon objectif premier est de prendre le flambeau et, chemin faisant, prouver, une fois de plus, que les femmes aussi peuvent exceller dans ce sport ».
Tomobila.ma : Donc, avec votre 1ère place à Nouaceur, tout baigne !»
Hind Abatorab : « C’est vrai que j’étais la seule femme récompensée lors de cette compétition… Tout baigne ! Peut-être pas puisque mon seul regret est que je n’ai pas commencé plus tôt ma carrière !
Tomobila.ma : Et pour finir ?
Hind Abatorab. : « Mon souhait est de voir un jour la réalisation d’un autre circuit fermé permanent dans notre pays ! Un circuit qui soit à la portée des adeptes du sport automobile. Notamment les femmes pilotes pour assurer la relève ».